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Pour ne plus laver les bateaux à l’eau potable, Monawa désalinise l’eau de mer
"Monawa, l'entreprise azuréenne, innove avec des écostations permettant de laver les bateaux à l'eau de mer désalinisée"
L’entreprise azuréenne Monawa a mis au point des "écostations" permettant de laver les bateaux non plus avec de l’eau potable mais avec de l’eau de mer dessalinisée. Après avoir équipé Fréjus au printemps dernier, c’est dans un port près de Cannes, que plaisanciers et professionnels du nautisme et des chantiers navals peuvent désormais en bénéficier.
« Nous n’avons pas inventé la désalinisation, mais la manière de l’utiliser dans un port. »
Wilfrid Point, fondateur et dirigeant de Monawa
Pour laver leurs bateaux, plaisanciers et professionnels du nautisme utilisent de l’eau potable. 200 litres en moyenne. Mais est-ce encore acceptable quand les épisodes de sécheresse se multiplient et vont aller en s'accentuant ? Pour Wilfrid Point, fondateur et dirigeant de Monawa, la réponse est clairement non.
« Il y a un chiffre en or. Il y a 1 % d’eau potable dans le monde, explique-t-il. Et sur les 150 litres d’eau potable que chaque Français consomme chaque jour, seul 1 % est utilisé pour boire. Pour tout le reste, nous n’avons pas besoin d’eau potable pourtant… »
Réinventer la désalinisation
À la tête du groupe Azure Trend (entre 30 et 40 collaborateurs selon la saison, 2,5 M€ de CA), basé à Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes, Wilfrid Point développe depuis des années des solutions au service de la transition écologique. Avec Monawa, il propose désormais une technologie embarquée dans des containers pour rendre l’eau de mer douce et réutilisable.
« Ce que nous faisons, c’est rendre potable de l’eau de mer pour des usages qui ne nécessitent pas une qualité d’eau potable, comme le lavage des bateaux, raconte-t-il. Ainsi est né Monawa avec une station de désalinisation mobile, capable de produire 2 000 litres d’eau douce à l’heure. »
Faire évoluer les comportements
L’objectif est aussi de faire évoluer les comportements, de faire prendre conscience qu’il y a enfin une manière plus éthique de faire le port propre. « Là où il n’y en a jamais eu, dès que cela est techniquement possible », détaille-t-il.
Deux de ces containers sont déjà installés en accès libre dans un port de la région, à Mandelieu, après avoir été expérimentés à Fréjus au printemps, avec environ 500 plaisanciers inscrits et des chantiers navals en accompagnement des équipes portuaires. Car la désalinisation appliquée au port, aussi simple et accessible soit-elle, ne va pas sans pédagogie.
« On propose d’aborder le mouillage et les lavages autrement, en sensibilisant les plaisanciers et les professionnels. Depuis trois mois, Monawa propose un nettoyage responsable, déjà apprécié, et qui a pour mérite de répondre aux enjeux d’aujourd’hui tout en assurant une qualité de service. »
De 20 litres d’eau potable à 40 litres d’eau dessalinisée
Grâce à ses écostations (photo ci-dessous), Monawa permet aux ports de limiter leur dépendance à l’eau potable pour le nettoyage des bateaux, tout en éduquant plaisanciers et professionnels à l’usage raisonné des ressources naturelles.
Le système permet notamment de multiplier par deux le volume d’eau disponible pour le même coût environnemental, en remplaçant l’eau potable par une ressource abondante et disponible localement : l’eau de mer.
Un déploiement sur des mers du sud et sur des courts
Réservée jusqu’ici à des projets d'envergure ou à des zones aux restrictions préfectorales, ses écostations visent surtout un bénéfice environnemental. « Avant on utilisait 200 litres d’eau potable par bateau, maintenant on peut utiliser 100 litres d’eau dessalinisée, c’est déjà ça », indique Wilfrid Point.
La mutualisation de l’outil est également en réflexion, pour l’amortir sur plusieurs utilisateurs ou structures. Et d’autres usages sont à l’étude, comme l’approvisionnement en eau douce pour des bateaux isolés ou pour le nettoyage de véhicules ou de produits agricoles.
